ECOLE DES COMMUNS DE LA CHAPELLE

kR0UALKLSKSqfbaUdpCuKw (edit on lescommuns)

created: 2023-06-01

updated: 12:50:57 - December 1, 2023

licence: CC-BY-SA 4.0

tags: #15 #1 #2 #5 #4 #3

ECOLE DES COMMUNS DE LA CHAPELLE

Petits cahiers GOUVERNANCE

5 chantiers pour partager et expérimenter une panoplie d’outils pour une gouvernance vivante de nos projets à La Chapelle, proposés par radio RAPTZ et Remix the commons. L’École des communs de La Chapelle est une expérience d’auto-apprentissage des modes de gouvernance des communs avec les habitant·e·s de La Chapelle et leurs collectifs et organisations.

Apprendre de l’expérience des collectifs !

La Chapelle est un quartier qui fourmille d’initiatives solidaires collectives. Cela a été vrai par le passé et l’est toujours aujourd’hui. Avec l’École des communs, nous proposons d’ouvrir une fenêtre pour mieux connaître et partager les manières de faire de ces initiatives et en particulier d’apprendre de leur gouvernance collective.

Une AG, un Conseil d’Administration, des statuts d’association, ne sont que la partie émergée de l’iceberg de la gouvernance. Souvent invisibles, le partage des décisions quotidiennes, la répartition des rôles et des tâches, l’accueil des nouveaux et nouvelles, les hiérarchies qui s’imposent d’elles-mêmes, ou encore l’organisation de la collecte des ressources et leur attribution… sont pourtant autant d’endroits où s’exerce cette fameuse gouvernance.

Faire naître des mécanismes de gouvernance en commun demande du temps. La connaissance et l’appropriation d’outils et de méthodes peut aider à saisir et mobiliser l’expérience vécue dans les collectifs pour en faire une connaissance partagée et une culture commune.

Pour qu’un tel travail puisse se réaliser, nous proposons un cadre accueillant, qui prend la forme d’un processus d’animation de 5 chantiers, adapté au contexte singulier de La Chapelle et aux objectifs des participants que sont les habitant·e·s, porteurs de projets, les acteurs de la société civile (économiques, ESS, innovateurs sociaux, etc.) et des institutions publiques.

Dans ces petits cahiers, on raconte le processus de chaque chantier. En effet, nous croyons que la méthode d’apprentissage et d’échange de connaissances - avec ses succès et ses échecs - est l’une des choses les plus précieuses à partager, et l’une des principales leçons tirées de l’École des communs.

Plus d’information

Site de l’école des communs : https://ecoledescommuns.cc/fr (en chantier)

Photos sur wikimediacommons : École des communs du quartier de La Chapelle

Écouter : qu’est-ce que l’école des communs à partir de la voix de celleux qui l’ont animée : https://www.raptz.com/podcast/ep1-lecole-des-communs-de-la-chapelle

Les 5 Chantiers

CHANTIER #1

Du 1 au 3 avril 2022

THÈME : Se rejoindre, se raconter

Intention du chantier #1

Le chantier Se rejoindre, se raconter était un moment de partage et de co-construction d’une promenade dans le quartier de La Chapelle. Pendant le chantier, nous avons appris à connaître les initiatives qui racontent chacune à leur manière l’histoire du quartier, comment elles ont été conçues et mises en œuvre, et comment elles ont été utilisées (ou non). Le chantier nous a permis de nous familiariser avec les outils de cartographie des ressources du quartier. C’était aussi l’occasion d’échanger sur ce que nous souhaitions partager entre collectifs, groupes et habitants du quartier et comment le faire. La promenade a été conçue et construite ensemble comme une ressource partagée. Au final, nous avons aussi organisé une réflexion sur les prochains chantiers à organiser ensemble pour faire école aux communes de La Chapelle.

Programme du chantier #1

Le chantier s’est déroulé en 3 phases :

PARTAGER

Vendredi 1er avril - 18:00 à 21:00
Présentation d’activités réalisées en Europe dans le but d’aller à la rencontre et d’engager les habitant.e.s dans la vie de leur quartier et dans des lieux en commun. Partage d’expériences de balades, visites et déambulations à la Chapelle et ailleurs, cartes de quartier, plan des bons plans, guides, livres, récits, films et autres supports de rencontres avec les gens et le quartier sont partagés en vue de préparer l’atelier de fabrication d’une promenade dans le quartier de la Chapelle.

EXPLORER

Samedi 2 avril de 10:00 à 17:00
De la carte à la marche ! comment élaborer une visite du quartier pour aller à la rencontre des habitants ? L’atelier est consacré à la préparation collective d’une promenade dans le quartier en passant par les lieux et les collectifs qui animent le territoire. Nous utilisons des plans et outils de cartographie, faisons l’inventaire des lieux, des ressources du quartier pour composer une visite que nous expérimentons l’après-midi. Nous gardons la trace de la promenade et des ressources du quartier et de l’expérience pour qu’elle serve à celles et ceux qui prennent soin du quartier.

FABRIQUER

Dimanche 3 avril : 10:00 à 12:00
Quels prochains chantiers pour l’école des communs de La Chapelle ? Après cette première expérience, nous dessinons les 4 chantiers à venir qui sont décidés en collaboration avec les organisations du quartier qui participent à l’école des communs.

Personnes invitées - chantier #1

Maria Francesca De Tullio est chercheuse post-doc en droit constitutionnel. Ses principaux domaines de recherche sont : la représentation politique et la démocratie participative, en particulier dans le domaine culturel ; la lutte contre le terrorisme et les états d’urgence légaux ; le droit de l’Internet - la dimension collective de la vie privée à l’ère du big data. En outre, elle acquiert des compétences spécifiques en agissant en tant qu’experte juridique dans le dialogue sur les biens communs entre les mouvements de base et les administrations dans différentes villes d’Italie.

Angela María Osorio Méndez est chercheuse et praticienne urbaine, titulaire d’un diplôme d’architecture et d’un doctorat en études urbaines. Ses domaines de recherche sont : la rénovation urbaine, la culture, le bien-être et la migration urbaine. Dans le cadre du projet CCSC, elle a co-conçu et animé les deux laboratoires de co-création de politiques organisés en 2020. Elle a également coordonné et co-conçu la création d’une boîte à outils pour les maisons des communs à travers un processus de recherche participatif. Elle s’intéresse au développement de méthodologies qui permettent la participation politique de voix exclues de la sphère principale du débat public.

Préparation du chantier #1

L’objectif de l’atelier était d’encourager et de mettre en réseau les pratiques de mobilisation et d’engagement des associations de quartier à travers l’utilisation de la balade comme outil de médiation. À partir d’expériences étrangères, nous avons proposé que la balade puisse conduire à toutes sortes d’actions : se réapproprier les rues de la ville avec des adultes et des enfants de toutes conditions sociales, réfléchir aux transformations du territoire et aux liens entre les différentes cultures qui habitent la ville, impliquer activement les jeunes, etc.

Enquête - chantier #1

Questions de recherche

Pour chaque étude de cas, nous avons posé les questions suivantes :

  • Comment s’organise l’initiative ?
  • À qui s’adresse cette pratique ?
  • Qu’est-ce qui pousse les personnes à participer ? Qui sont les personnes qu’on n’arrive pas à rejoindre et pourquoi ?
  • Quelles sont les étapes pour créer la pratique ?
  • Comment on finance cette expérience ?

Méthode

Nous avons décidé d’utiliser des entretiens comme méthodologie pour mener à bien cette recherche. Nous avons choisi cette méthode parce qu’elle nous a permis d’approfondir avec les personnes interrogées les motivations et les détails des expériences que nous explorions. Elle nous a également permis de poser des questions sur les processus qui ont pris part aux expériences interrogées et de faire émerger des détails qualitatifs sur ces processus.

Cas d’étude - chantier #1

- Étude de cas Internationaux

Le Collectif Stalker (Rome)
  1. Nait par l’occupation d’une faculté d’architecture, a “adopté” différentes luttes.
  2. Un collectif organise des “traversées” d’un territoire dans une dimension de soin qui se développe hors des schèmes de contrôle. On marche dans des lieux inexplorés comme lieux “du possible” et on crée des lieux communautaires (ex., avec kurdes, rom).
  3. Il y avait d’abord des architectes, puis artistes, anthropologues et philosophes. On invite différentes expériences selon les besoins. Par contre, personne n’est utilisée de manière disciplinaire.
  4. Les personnes participent pour la curiosité : elles sont accueillies et lancées à faire les choses les plus absurdes, l’aventure. Aussi l’absence, le fait de ne pas avoir de hiérarchies, mais des groupes opérationnels qui lancent et répondent à des défis, avec ses propres capacités.
  5. L’absence de hiérarchie rend parfois l’initiative moins compréhensible. On est habitué.e.s à avoir des rôles et il est difficile d’en sortir. Avoir un rôle critique face aux institutions crée aussi des risques (par exemple, pour les jeunes artistes).
  6. L’expérience utilise des financements artistiques et en partie académiques (surtout fondations). Mais, comme c’est un projet très militant, le financement n’est pas garanti.

Site web : http://www.archilab.org/public/2004/fr/textes/stalker.htm

Le Carnaval Social (Naples)
  1. Au début, il y a le refus d’une dynamique compétitive sur les masques de carnaval.
  2. L’initiative part chaque année du GRIDAS et s’auto organise à travers de différentes assemblées dans chaque quartier.
  3. L’initiative s’adresse surtout aux enfant.e.s, mais “Chacun.e d’entre nous a un enfant en lui qui a besoin d’être plus respecté qu’il ne l’est dans cette ville, dans ce monde”.
  4. il existe une véritable liberté qui permet à tant de personnes d’être présentes et d’apporter leur contribution, comme elles le peuvent, mais toutes les contributions ont le même puissance.
  5. En principe, pas de financement. Tout est réutilisé.

Site web : https://www.facebook.com/carnevalesocialenapoli/

UrbEx (UE)
  1. Urbex I et II est un projet Erasmus+ avec un partenaire principal et autres partenaires dans d’autres pays (IT, FR, ES, PT)
  2. Le projet identifie deux groupes cibles principaux : les jeunes de 16 à 24 ans, et des organisations sociales ou éducatives qui souhaitent développer des opportunités d’apprentissage pour les jeunes.
  3. La collaboration avec les organisations locales travaillant avec les jeunes a été très importante pour mobiliser les jeunes.
  4. Boîte à outils UrBex - 5 étapes.
  5. Erasmus+

Site web : https://participationpool.eu/project/urban-exploration-as-an-educational-tool-urbex/

EDUCITY (UE)
  1. EDUCITY est un projet Erasmus plus - IT, ES, F, BG.
  2. Les cibles directes du projet sont 20 professionnels formés par le projet en tant que facilitateurs et 50 adultes qui seront impliqués dans cinq laboratoires locaux coordonnés par les professionnels formés pour développer des processus participatifs bottom-up.
  3. Obtenir une reconnaissance professionnelle qui pourrait augmenter les possibilités du participant de trouver un emploi.
  4. Formalisation de la figure professionnelle du médiateur de quartier dans les villes partenaires, développement des modules de formation, développement d’un manuel de méthodologies.
  5. Erasmus+

Site web : https://edu-city.eu/website/

- Études de cas locaux - Les Trésors qu’on a déjà:

Et toi tu te poses où ? RAPTZ
Plan du Quartier de la Goute D’or - Salle Saint Bruno - copie physique

Carte du quartier de la Goutte d’Or émaillée de qrcode qui permettent d’accéder à des récits audio sur le quartier.

Le livre de tout/tous le monde- copie physique

Le livre de tout/tous le monde est un ouvrage, uniquement en 2 exemplaires, qui présente des singularités du quartier La Chapelle sous forme de feuillets. Il est composé d’une quinzaine de feuillets. Chacun d’eux soulève un problème situé dans le quartier qui participe à son identité. Le nombre d’exemplaires est limité à 2 afin d’obliger à engager la conversation entre celui ou celle qui le détient et celui ou celle qui veut y accéder.

Qu’est-ce que le chantier apporte à La Chapelle ?

Dans le cadre de ce chantier, les participants ont pris conscience que le quartier avait déjà travaillé sur la cartographie en fonction de différents critères. Il y a eu des projets sur la cartographie des réseaux alimentaires alternatifs, des histoires du quartier, de l’organisation locale… Le processus et le travail de recherche et de compilation de tous les projets antérieurs sur le thème de la cartographie ont permis aux participants de se rendre compte de la richesse du patrimoine du travail réalisé dans le passé sur le quartier et d’avoir une vision plus complexe sur les travaux différents que d’autres avaient réalisés dans le passé sur le quartier. Cela a également permis aux participants et aux organisateurs de valoriser le travail réalisé par des personnes et d’autres projets dans le passé en les rassemblant et en parlant de ces travaux avec les habitants.
En utilisant la promenade comme outil d’apprentissage, nous avons posé des questions sur le quartier et les transformations urbaines spécifiques qui s’y produisent actuellement

3 points ont structuré les discussions lors de la création d’une première exploration collective dans le quartier de La Chapelle pendant l’atelier.

  1. Choisissez un lieu dans lequel un changement important s’est produit –> Chapelle charbon

  2. Écrivez un indice –> aujourd’hui, il est grand, spacieux, on peut y grimper et avant c’était un lieu industriel et on y stockait du charbon

  3. Réfléchissez aux questions pour engager le participant dans un débat sur l’espace public et la transition/le changement –> Pourquoi un parc ? Comment cette modification a changé tes habitudes ?

Résultats du chantier #1

L’outil

Nous avons choisi l’exploration urbaine et la cartographie du territoire comme outil pouvant être appliqué afin d’explorer individuellement et collectivement son quartier et de sensibiliser les participants au contexte socio-spatial dans lequel ils vivent, en découvrant ce qui est présent dans le territoire exploré. Il s’agit d’un outil permettant d’approcher les réalités locales et de découvrir des éléments culturels, historiques ou sociaux du paysage.

Leçons apprises

Nous avons réalisé que si la marche est conçue avec des objectifs spécifiques, elle peut devenir un outil pour atteindre des organisations, des personnes et des lieux que nous n’irions pas rencontrer normalement (par exemple : se réapproprier les rues de la ville avec des adultes et des enfants de toutes conditions sociales, réfléchir aux transformations du territoire et aux liens entre les différentes cultures qui habitent la ville, impliquer les jeunes, etc.)

QRcode de l’émission radio - chantier 1

Bibliographie - chantier #1


CHANTIER #2

Du 6 au 8 octobre 2022

THÈME : Money or no money : telle est la question !

Intention du chantier #2

La maîtrise de l’argent, mais aussi de tous les autres moyens nécessaires à l’action collective, est une question au cœur de la gouvernance en commun. Qu’est-ce qui constitue la richesse ? D’où vient-elle et où va-t-elle ? Comment est-elle partagée ou pas ? Qui décide ? À travers quels dispositifs ?

“Dans l’usage conventionnel, le mot”économie” se réfère souvent à un système de production formelle de marchandises et d’échange monétaire. Notre utilisation du terme est beaucoup plus large […] Nous considérons que l’économie se réfère à toutes les pratiques qui nous permettent de survivre et d’être attentifs les un.e.s envers les autres et envers la Terre”(*). L’économie communautaire implique une “interdépendance” dans la manière dont nous partageons les ressources : l’argent, mais aussi le temps, les matériaux, les réseaux… Le partage nous aide à financer des initiatives lorsque nous avons des contraintes économiques, mais aussi à transformer nos relations humaines et nos actions collectives par la solidarité et l’entraide.

Pour ce chantier, nous menons l’enquête sur les pratiques économiques dans le quartier La Chapelle pour révéler ce qu’elles nous disent de l’interdépendance et du mutualisme des habitant·e·s sans oublier de partager celles d’ailleurs qui nous questionnent et nous inspirent.

Nous proposerons également un moment de réflexion et d’expérimentation collective pour faire face aux limites bureaucratiques des dispositifs de financement publics (budget participatif, bourses des conseils de quartiers, etc.) et inventer des façons de les “hacker” afin qu’ils permettent de rendre vivantes les interdépendances dans le quartier La Chapelle, les façons de pratiquer les économies communautaires.

Le chantier reçoit Monica Garriga Miret, coopératrice à femProcomuns, experte en outils et pratiques sociales stratégiques pour la coopération et les communs durables.

(*) https://www.communityeconomies.org/index.php/about/community-economies-research-and-practice

Programme du chantier #2

Le chantier s’est déroulé en 3 phases :

PARTAGER

Histoires de ressources d’ici (La Chapelle) et d’ailleurs !

Nous présentons l’enquête menée par les membres de RAPTZ et Remix sur les pratiques économiques dans le quartier La Chapelle pour révéler ce qu’elles nous disent de l’interdépendance et du mutualisme des habitant·e·s sans oublier de partager celles d’ailleurs qui nous questionnent et nous inspirent, et qui seront présentées par Maria Francesca de Tullio membre de l’Asilo à Naples.

EXPLORER

le jeu de l’économie des communs

Le jeu de l’économie des communs est un jeu de cartes qui permet de comprendre, de manière ludique, la dynamique de l’économie qui met l’accent sur le “partage” plutôt que sur la transaction et le profit. Cette économie est différente de celle du marché et s’articule autour d’une ressource commune et de la communauté qui la produit et en bénéficie.

Tout le monde est gagnant !

Dans le jeu, chaque joueur choisit une carte qui sera le projet à rendre durable, à partir de l’approche des communs, en trouvant comment le coproduire, quelles ressources utiliser, comment le partager et comment le co-gérer. Le jeu se termine lorsque toutes les ressources sont devenues durables, de sorte qu’aucun joueur ne peut gagner seul.

Le jeu est un prototype élaboré par la coopérative femProcomuns. Il a été présenté pour la première fois à Barcelone, en mars 2018. La session sera animée par Monica Garriga Miret.

FABRIQUER

Des outils pour faire vivre nos activités à La Chapelle !

Nous mobilisons le Modèle de Soutenabilité des Communs pour auto-évaluer comment nous partageons les ressources : l’argent, mais aussi le temps, les matériaux, la connaissance, les réseaux… et comment faire pour que le partage, la solidarité et l’entraide, nous aide à financer des initiatives lorsque nous avons des contraintes économiques.

Le Modèle de Soutenabilité des Communs propose 5 piliers ou dimensions interconnectées de mise en commun :

  • Pilier communautaire.
  • Pilier de mobilisation des ressources.
  • Pilier de coproduction.
  • Pilier de la co-gouvernance.
  • Pilier de partage.

Cette approche permet aussi de mobiliser un ensemble d’outils méthodologiques, juridiques, économiques, rassemblé par femProcomuns au cours des dernières décennies. Ces outils permettent d’aller plus loin, d’analyser ce qui existe et ce qui pourrait être développé, les potentiels des initiatives en fonction de leurs contextes et environnements.

En travaillant ensemble avec ces outils dans le quartier La Chapelle, nous pouvons soutenir les initiatives existantes et développer de nouvelles coopérations.

La session a été animée par Monica Garriga Miret.

Personnes invitées - chantier #2

Monica Garriga est partenaire de travail de femProcomuns sccl, où elle participe principalement aux programmes et actions accompagnant les projets de transition vers les modèles communs. Elle travaille également au développement de la plateforme Teixidora.net, en plus du projet CommonsCloud et du Réseau ouvert d’Internet des Choses. Juriste de formation, puis spécialisée en Communication, elle a été correspondante de presse en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Sud avant de repenser les modèles pyramidaux de l’information et de la communication et de s’intéresser aux technologies participatives de l’Information et de la Communication (TIC) et aux pratiques collaboratives et des communes.

Silvia Cohn est une designer écosociale qui a suivi une formation en études environnementales et en politiques publiques. Elle a choisi de devenir designer pour jouer un rôle concret dans la création et la conduite d’innovations en vue d’une transformation éco-durable. Elle s’intéresse en particulier au développement de projets qui facilitent la relation entre la communauté et les institutions dans le but de mettre en œuvre des recommandations politiques et d’informer les objectifs politiques.

Préparation du chantier #2

Le thème du deuxième chantier a été choisi pendant le moment final du premier chantier, lorsqu’on s’est réuni.e.s ensemble pour décider les prochains pas. En travaillant sur la promenade, tout le monde avait commencé à s’apercevoir des enjeux du faire ensemble et du partage. À ce moment, le partage des ressources sur le quartier était l’exemple le plus évident des pratiques de coopération et de ses bénéfices lorsqu’on veut rejoindre des objectifs en commun.

On a considéré différentes articulations du thème, en interrogeant avant tout les limites de l’outil du budget participatif du quartier. Ce dernier permet aux citoyen.ne.s de participer à l’aménagement des ressources publiques pour mettre en place des initiatives d’intérêt du quartier. Cependant, cet instrument ne permet pas de créer des liens parmi les différentes organisations et de permettre une vraie autonomie aux habitant.e.s et activistes de réaliser ses propres actions.

À partir de ces constats, on a concentré notre attention aux pratiques de partage que les organisations mettent en place tous les jours pour leurs actions. En plus, on a reconnu que parfois le manque de ressources économiques nous pousse à reconnaitre l’importance d’autres types de ressources que normalement on ne voit pas : le temps et énergies des personnes, les ressources naturelles, des objets qu’on utilise ensemble, etc.

Enquête - chantier #2

Questions de recherche

  1. Quelle place a le partage (matériel et de connaissances…) dans votre organisation (en interne ou avec d’autres structures) ? Par quels moyens le mettez-vous en place ?
  2. Comment conciliez-vous votre activité de terrain et la mise en place/gestion de votre modèle économique ?
  3. Quelle place a l’argent dans votre organisation ?
  4. Comment votre organisation perçoit-elle son impact sur le quartier (économique, social…) ?
  5. Aviez-vous des visions conflictuelles sur le modèle économique à adopter dans votre groupe de base ? À quel point ont-elles été difficiles à résoudre ?
  6. Comment gardez-vous la trace des différentes contributions dont vous bénéficiez ? Comment les distribuez-vous ?

Méthode

L’enquête a été conduite à travers une série de questions élaborées avec Silvia Cohn, autrice d’un modèle pour faciliter la mise en évidence des différentes ressources (monétaires et non monétaires) que chaque organisation partage ou peut partager. Dans notre cas, avec l’aide de Silvia elle-même, on a transformé l’exercice en questions significatives pour explorer les différentes pratiques existantes à La Chapelle.

Voici les questions :

  1. Qui sont/comment appelez-vous les membres de votre groupe de base ? Qu’est-ce qui vous a réuni.e.s ? Y a-t-il des personnes qui travaillent/font du bénévolat avec vous occasionnellement ?

  2. Comment ce que vous faites s’appuie-t-il sur ce qui existait déjà dans le quartier ?

  3. Que partagez-vous qui vous permet de faire ce que vous faites ? Promouvez-vous des pratiques de partage avec d’autres organisations et qu’est-ce que vous partagez ? Avez-vous un espace physique ou une plateforme en ligne qui vous permet de partager des connaissances ou du matériel ?

  4. Comment trouvez-vous des moyens de travailler ensemble qui fonctionnent pour tout le monde ? Comment trouvez-vous le temps pour se ménager un espace d’action/de construction de la communauté dans l’économie actuelle ? Comment vous adaptez-vous aux différentes situations de la vie ?

  5. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre pratique ?

  6. Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose qui vous a inspiré la création de votre initiative ? Qui ou quoi vous a aidé à trouver la manière de le faire ? Vers qui vous tournez-vous lorsque vous avez un doute sur quelque chose ?

  7. Y a-t-il d’autres personnes impliquées, sans lesquelles vous ne pourriez pas réaliser vos activités ?

  8. Est-ce que vous connaissez des êtres non humains qui ont une influence ou qui sont une ressource pour votre activité ? Pensez également à la terre et aux ressources naturelles.

Ces questions ont été adaptées à un format radiophonique avec RAPTZ, qui les a transformées pour réaliser des audio-entretiens qui ont nourri le chantier.

Cas d’étude - chantier #2

2 personnes ont été interviewées. L’une pour le Carnaval du quartier et l’autre pour le Collectif Les petits déjeuners solidaires. Ces deux entrevues ont permis de mettre en discussions des pratiques du quartier quant au rapport avec les ressources matérielles et financières du quartier La Chapelle.

Qu’est-ce qu’on a retenu pour le chantier et pour La Chapelle ?

Les questions posées ont été une opportunité pour réfléchir sur des profils qui sont parfois invisibilisés à l’intérieur des organisations, mais qui peuvent mobiliser des énergies imprévues. Avec cette démarche, on a facilité un processus de prise de conscience des organisations qu’on a choisies comme cas d’étude, en même temps qu’on a permis aux organisations de La Chapelle de bénéficier d’un certain nombre d’expériences inspirantes.
En particulier, la recherche a permis de commencer à articuler des différents types de partage et d’objets partagés, dans le chantier. Par exemple, les modalités de partage de l’espace et d’engagement des personnes, ou la connaissance accumulée à travers de l’expérience de l’organisation, mais aussi l’attention aux êtres non humains et contre l’épuisement des ressources naturelles.

Résultats

Outil 

L’outil utilisé et discuté à l’intérieur du Chantier 2 est le Modèle de soutenabilité des communs et le jeu de l’économie des communs inspiré du même modèle. Les deux ont été développés par la coopérative catalane femProcomuns à travers différents projets.

Le choix de ce modèle répond à la nécessité - mise en évidence pendant l’enquête - de considérer la durabilité et soutenabilité d’un commun à partir de différents points de vue, qui considèrent la question de l’argent, mais aussi d’autres aspects qui font un commun, c’est-à-dire la modalité de production, de partage et de gouvernance.

Leçons apprises

L’outil a été très apprécié dans le contexte d’application. En effet, le modèle offre la perspective d’une action à plusieurs niveaux. Il est possible de l’utiliser avec des organisations structurées comme avec des personnes ou groupes informels, avec des projets d’économie du partage avancés ou ceux qui sont en train de commencer. Notamment, le fait d’avoir prévu une session de jeu avant la session de travail sur la soutenabilité a permis de mieux comprendre, à travers des exemples contenus dans le jeu lui-même, les enjeux concrets et les possibles champs d’applications du concept du commun.

Le travail pratique sur l’instrument est devenu l’occasion pour comprendre des concepts et mots nouveaux en les appliquant directement à des contextes concrets (par exemple, celles liées au Creative Commons et aux licences). En particulier, cela a permis de rendre accessible des concepts de base de l’économie des communs à des très jeunes personnes de La Chapelle avec une expérience militante limitée.

Ce qu’on peut retenir de ce chantier est donc l’utilité de la pratique concrète des communs et du partage pour élaborer de nouveaux instruments conceptuels à travers la pratique. La circularité entre les pratiques concrètes présentées pendant l’enquête et celles fictives utilisées dans les jeux, d’un côté, et les outils de soutenabilité, de l’autre, a permis de réfléchir en profondeur sur les implications des choix économiques des organisations ou des personnes actives du quartier.

À tout niveau d’expérience et d’expertise, les actions réelles et imaginées peuvent être un moteur de production de nouveaux questionnements et, par conséquent, de nouvelles solutions.

Encore une fois, l’espace de l’école des communs s’est montré plutôt favorable à l’apprentissage par des personnes avec une expérience limitée dans la matière, pour lesquelles l’atelier a été une opportunité de découverte. À nouveau, le format de l’école a été moins utile pour l’engagement de collectifs et organisations déjà bien structurés.

QRcode de l’émission radio - chantier 2

Bibliographie - chantier #2


CHANTIER #3

Du 24 au 26 novembre 2022

THÈME : Le temps du soin

Intention du chantier #3

Le temps est une ressource essentielle dans la vie individuelle et collective. Dans nos organisations, nous utilisons le temps pour réfléchir, travailler, soutenir nos collègues et les usagers, vivre des moments communautaires, régler des conflits, gérer des activités, nettoyer et ranger nos espaces collectifs, etc. Toutes ces activités n’ont pas la même visibilité, mais elles nécessitent toutes des astuces et des dispositifs pour éviter l’épuisement et l’auto-exploitation ou la surcharge, pour concilier travail et militantisme avec le temps personnel, mais aussi pour rendre toutes les tâches visibles et les répartir.

Ce chantier s’est concentré sur la création de réseaux locaux et l’auto-organisation dans le quartier comme moyen de mutualiser nos ressources temporelles : par exemple, nous avons exploré des tactiques et des pratiques telles que le partage de tâches communes, la création d’agendas communs pour éviter la duplication et le chevauchement d’événements, l’affichage et redistribution du travail de soins, et plus encore.

Programme du chantier #3

Le chantier s’est déroulé en 3 phases :

PARTAGER

Dialogues autour d’histoires et d’expériences du quartier et venues d’ailleurs sur l’usage tactique du temps : présentation de la recherche doctorale sur la transformation urbaine d’une partie du quartier La Chapelle par Rémi Guillem.

EXPLORER

À l’aide d’un dispositif pédagogique, apprendre de et sur l’objet du chantier : réalisons l’horloge du temps du care. Qu’est-ce qui nous fatigue, qu’est-ce qui nous régénère ? Quelles activités ? Quels sont les espaces qui le permettent ? Quelles relations ?

FABRIQUER

Travail sur un objet singulier propre au quartier en rapport avec le sujet du chantier : planifions un centre d’été de quartier basé sur les soins mutuels et l’interdépendance. Enfants, parents, commerçant.e.s de quartiers, paysan.ne.s, étudiant.e.s. Un jeu de rôle.

Personnes invitées - chantier #3

Marie Moïse est activiste et doctorante en philosophie politique à l’université de Padoue et de Toulouse II. Elle écrit sur le racisme, le féminisme et les relations humaines.

Rémi Guillem est Doctorant CIFRE, Chargé de développement chez Vergers Urbains.

Préparation du chantier #3

L’enquête

Rémi Guillem, membre de l’équipe de Vergers Urbains, une association du quartier dédié à l’agriculture urbaine, a été invité à présenter son travail de programmation et conception d’un nouveau jardin collectif sur une parcelle de terrain en périphérie du quartier La Chapelle. Ce jardin sera aménagé après une longue période de jachère. Cette présentation répondait au besoin d’ancrer la question des temporalités dans le vécu du quartier habité par les humains et les non-humains. Cette présentation a mis en lumière la variation des temps selon qui et ce qu’on est et l’attention portée.

À la suite de cette exploration du territoire local, nous avons choisi d’explorer les questions suivantes :

  • Quelles sont les pratiques qui permettent un équilibre entre les besoins pratiques/logistiques des organisations et les moments de réflexion stratégique ? Votre organisation donne-t-elle le temps de partager des réflexions sans contraintes pratiques (avenirs possibles, projets possibles, collaborations possibles… non guidés par les délais imposés par les donateurs, les fondations, etc.)
  • Quelles sont les pratiques qui permettent un équilibre entre le travail sur les questions “internes” et “externes” ?
  • Qu’est-ce que c’est le soin pour vous ? Est-ce une définition partagée dans votre organisation ? Quelles sont les déclinaisons pratiques du care dans votre organisation ?

Le chantier

Le temps productif et le temps reproductif sont deux dimensions très différentes. Le temps productif est mesurable, régulier et linéaire. Il a un début et une fin. Le temps de la reproduction se caractérise précisément par son impossibilité à être mesuré, et circonscrit par des quantités définies. Comme les penseuses féministes en ont eu l’intuition, se reproduire, prendre soin de soi et des autres, régénérer ses propres énergies physiques et psychiques ainsi que les énergies des autres n’impliquent pas (ou pas seulement) un temps “de quantité” : comment quantifier le temps que je passe à prendre soin de la santé d’une autre personne, à écouter ses besoins ou ses émotions ? Qu’est-ce qui permet à ma disponibilité de se régénérer ? Il s’agit d’un temps qui n’est pas “de quantité”, mais un temps “de qualité”.

Sur la base de cette considération, cet atelier a proposé deux activités pour sortir du temps productif et entrer dans le temps incommensurable du care, c’est-à-dire des relations de qualité, consacrées à l’écoute des besoins et des désirs et, de là, à la découverte et au renouvellement des ressources. Ces relations sont fondées sur l’interdépendance, la circularité et la réciprocité. À travers les activités de l’atelier, nous les rendrons visibles, praticables et stratégiques, pour un rapport à l’activisme et aux besoins des autres qui s’oppose au modèle (patriarcal et libéral) du sacrifice ou de l’annulation de soi, à fin de rendre praticable et stratégique la construction de liens interindividuels et communautaires capables de renforcer l’interdépendance.

  1. Réalisons l’horloge du temps du care. Qu’est-ce qui nous fatigue, qu’est-ce qui nous régénère ? Quelles activités ? Quels sont les espaces qui le permettent ? Quelles relations ?

  2. Planifions un centre d’été de quartier basé sur les soins mutuels et l’interdépendance. Enfants, parents, commerçant.e.s de quartiers, paysan.ne.s, étudiant.e.s. Un jeu de rôle.

Résultats

Leçons apprises 

Alors que nous explorions les transformations urbaines plus larges liées aux agendas politiques d’échelles de gouvernance plus grandes que le quartier, mais intéressant La Chapelle (Jeux olympiques 2024, ligne de train rapide, Paris international, etc.), il était important pour nous d’écouter les recherches locales en cours qui ont été présentées, car elles ont permis aux participants de situer les transformations actuelles dans un cadre temporel plus large et ont donné plus d’instruments pour réfléchir collectivement à ces transformations et éventuellement engager une conversation sur ces transformations avec les acteurs politiques. Plus spécifiquement, il était évident que l’échelle du quartier, dans des villes aux transformations aussi rapides que Paris, est touchée par des transformations majeures décidées à d’autres échelles de gouvernance. La recherche locale (activiste) est donc un instrument qui donne aux acteurs locaux les moyens de défendre leurs besoins et de participer en tant qu’acteur politique aux discussions sur les transformations de leur propre territoire.

Au cours de ce chantier, nous avons pu explorer collectivement les façons dont les pratiques de soins sont transversales à nos activités individuelles et collectives. Nous avons appris combien il était difficile de sortir de notre automatisme intériorisé de productivité : alors que nous planifions un centre d’été basé sur le soin collectif et l’interdépendance, nous avons simplement rempli l’agenda avec un millier d’événements et n’avons jamais, par exemple, dédié d’espace à des activités qui permettaient le repos collectif. Nous avons de grandes difficultés à légitimer les soins collectifs et le repos collectif en tant qu’activité légitime à laquelle consacrer du temps.

QRcode de l’émission radio - chantier 3

Bibliographie chantier #3


CHANTIER #4

Du 15 au 17 décembre 2022

THÈME : Faire de l’espace commun

Intention du chantier #4

Les espaces physiques et numériques qui accueillent les activités de nos organisations sont des dispositifs qui permettent ou empêchent la rencontre avec d’autres organisations et les habitants du quartier et de la ville. Quelles sont les dynamiques qui façonnent ce type de relations ?

Que signifie ouvrir un espace ? Quelles relations de pouvoir existent entre les propriétaires/administrateurs et les usagers d’un espace ?

Comment des mécanismes tels que le free-riding et le comportement propriétaire sont-ils mis en œuvre et comment pouvons-nous les aborder pour rendre durable l’accès à un espace continu ? Comment rendre ces relations visibles ?

Programme du chantier #4

PARTAGER

Pour comprendre les usages de l’espace dans le quartier La Chapelle, nous avons choisi d’observer un lieu emblématique : la Halle Pajol qui héberge le premier temps de l’atelier lui-même. Sur la base du partage des récits de l’histoire et du rôle de ce lieu dans le quartier, nous nous sommes interrogés sur les dimensions symboliques et politiques de cet espace dans la transformation du quartier, des habitants.

EXPLORER

À la suite de la visite de la Halle Pajol, nous mettons en place un dispositif qui vise à explorer les avantages de la collaboration pour l’accès aux ressources par le biais d’un jeu de rôle dans lequel une crise (manque de financement) servira de déclencheur pour révéler les privilèges et encourager la coopération (étant donné que c’est souvent le besoin d’espaces ou de ressources qui conduit au choix de collaborer en premier lieu).

FABRIQUER

Travail sur un objet singulier propre au quartier en rapport avec le sujet du chantier : à partir d’une étude de cas, nous procéderons à l’exploration des enjeux de l’ouverture et de la mise en accessibilité des espaces numériques et physiques. Nous confronterons deux points de vue : celui des usagers et celui des acteurs du quartier.

Personnes invitées - chantier #4

Cecilia Nessi est docteure en sociologie urbaine (Université de Milan Bicocca, Italie) et en sciences sociales et politiques (Université de Liège, Belgique). Elle adopte une approche transféministe et queer pour observer et repenser les relations dans les espaces urbanisés.

Maria Francesca De Tullio est chercheuse post-doc en droit constitutionnel. Ses principaux domaines de recherche sont : la représentation politique et la démocratie participative, en particulier dans le domaine culturel ; la lutte contre le terrorisme et les états d’urgence légaux ; le droit de l’Internet - la dimension collective de la vie privée à l’ère du big data. En outre, elle acquiert des compétences spécifiques en agissant en tant qu’experte juridique dans le dialogue sur les biens communs entre les mouvements de base et les administrations dans différentes villes d’Italie.

Angela María Osorio Méndez est chercheuse et praticienne urbaine, titulaire d’un diplôme d’architecture et d’un doctorat en études urbaines. Ses domaines de recherche sont : la rénovation urbaine, la culture, le bien-être et la migration urbaine. Dans le cadre du projet CCSC, elle a co-conçu et animé les deux laboratoires de co-création de politiques organisés en 2020. Elle a également coordonné et co-conçu la création d’une boîte à outils pour les maisons des communs à travers un processus de recherche participatif. Elle s’intéresse au développement de méthodologies qui permettent la participation politique de voix exclues de la sphère principale du débat public.

Préparation du chantier # 4

L’espace est émergé à partir du début comme un des thèmes centraux des communs à La Chapelle. En effet, à partir de la première visite et de la phase de conception de l’école des communs, on a plusieurs fois discuté des besoins du quartier et de ses organisations par rapport aux espaces et aux équipements. Finalement, les espaces sont médiateurs de plusieurs relations sociales, économiques, politiques et culturelles. Donc, leur importance dans les pratiques des communs est évidente.
Le chantier a été conduit avec l’idée d’explorer la dimension d’“oser” avec le partage de l’espace, c’est-à-dire de penser à l’espace comme dispositif de relation aussi au-delà des exigences matérielles qu’on peut avoir par rapport à cette ressource.

Enquête - chantier #4

Questions de recherche

La question posée par le contexte local était le lien entre le partage d’espaces et le besoin : les pratiques observées reliaient l’idée de l’interdépendance spatiale (ex., l’utilisation d’espaces gérée par d’autres personnes) à une nécessité et un manque de ressources propres. Par conséquent, nous avons retenu comme question principale : est-ce que le partage ne vaut que lorsqu’il y a un état de nécessité et de rareté des ressources ?

Méthode

La question de l’“oser” a été explorée en choisissant trois points de vue sur la relation avec l’espace : habitant, qui est la personne qui vit le quartier; utilisateur, qui peut profiter de la valeur d’usage de l’espace; propriétaire/gestionnaire, qui peut décider les règles d’accès et utilisation de l’espace. Pour les objectifs de ce chantier, on a simplifié la dynamique en considérant les positions du propriétaire et du gestionnaire ensemble, en regardant surtout à la substance - plutôt qu’à la forme juridique (ce qui n’était pas l’objet du chantier) - du pouvoir de la personne sur l’immeuble.

L’idée était d’explorer les différents intérêts des différentes personnes par rapport à la ressource spatiale, pour essayer de réfléchir à des outils théoriques et pratiques qui permettent de faire croiser et équilibrer ces intérêts, ce qui est au centre de l’idée de l’espace comme bien commun. Pour simplicité, on a considéré très marginalement les relations entre propriétaire et gestionnaire, qui semblaient moins relevantes pour le public choisi.

Le cadre théorique de départ est celui d’Elinor Ostrom, qui a montré que les utilisateurs peuvent gérer une ressource en dehors du cadre de l’autorité publique ou des contrats privés, et que cette gestion communautaire peut être même plus efficace et durable que celle de l’état et du marché. Ostrom a élaboré des principes qui favorisent ce résultat. Ces principes ont été illustrés au début du chantier pour véhiculer des apprentissages théoriques centraux pour le partage des espaces.

Cas d’étude - chantier #4

L’enquête locale a inspiré la recherche internationale, en portant sur la qualité des usages de la Halle Pajol pour le quartier depuis sa transformation en espace public ou semi-public. La gentrification et la privatisation et l’accaparement de certaines des ressources se renforcent mutuellement. Les ressources privatisées sont la salle de spectacle, les salles d’activités et certaines parties du jardin. La privatisation par l’Auberge de Jeunesse se fait au détriment des associations et collectifs du quartier. La gestion du lieu est principalement guidée par des enjeux d’accès aux activités touristiques dont les fruits sont répartis (inéquitablement) entre quelques acteurs du territoire. L’enquête montre finalement comment les luttes sociales pour l’obtention de ressources peuvent être rattrapées dans le temps long de la gestion publique.

Les cas d’étude internationales ont été choisis par rapport à la demande de recherche. Donc, on a utilisé un cas pour chaque catégorie d’acteurs mentionnée ci-dessus : habitants, utilisateurs, propriétaires/gestionnaires.

Pour chacune de ces catégories, on a trouvé un exemple d’“oser”, dans des différents lieux et contextes d’Europe :
* Gestionnaires qui osent: Magacin (Belgrad), avec l’outil du calendrier ouvert, pour accueillir les initiatives qui sont proposées de l’extérieur du collectif qui anime l’espace
* Habitants qui osent : les parents de l’Ecole Di Donato (Rome), qui ont signé une convention avec l’école pour permettre le déroulement d’activités autogérées à l’école dans les horaires au-dehors des horaires curriculaires
* Utilisateurs qui osent : Splendor (Amsterdam) est geré par les artistes euxelles mêmes, qui ont créé une coopérative pour permettre à l’espace de devenir un centre culturel et artistique qui accueille aussi des autres artistes.

On peut retrouver la présentation de ces démarches ici : https://docs.google.com/presentation/d/1AuCY7ybaDsPfNFpMDUCnZcQNEe0DIG5zhiWBDC7EABQ/edit?usp=sharing

Qu’est-ce qu’on a retenu pour le chantier et pour La Chapelle ?

L’introduction synthétique de ces résultats n’a pas permis bien sûr d’avoir une connaissance en profondeur des pratiques indiquées. Cependant, elle a permis de concrétiser le cadre théorique présenté, avec l’espoir de montrer que tout le monde à la possibilité et l’opportunité d’oser, en créant des expérimentations nouvelles.

Résultats du chantier #4 

Le jeu de rôle sur La Chapelle

La démarche utilisée se base sur une mise en situation à travers un jeu de rôle. Les principales étapes ont été :

  • Introduction théorique et pratique de l’enquête
  • Jeu de rôle - La Chapelle en commun
  • On sort des rôles!!! - assemblée d’analyse et debriefing
  • Discussion plénière

Mandat du jeu

Pour célébrer les 30 ans du carnaval du quartier, on a proposé à Guerilla Foundation la création d’un festival de quartier avec des projections, de la distribution de bouffe, qui soit accessible en plusieurs langues. Le festival sera financé par 15.000€ avec un chiffre de 5.000€ pour chaque appliquant. En plus, Maria Francesca - une chercheuse du quartier qui a beaucoup de réseaux parmi les organisations intéressées aux communs - a obtenu un plus petit financement de 1.500€ par une petite, mais importante, fondation locale. Elle est chargée de coordonner le festival. Chaque association doit présenter sa proposition d’animation pour le festival pour la prochaine réunion.

Espaces / Organisations

Les participant.e.s sont regroupé.e.s en 3 espaces/organisations:

BLEU: vous faites partie d’un espace culturel qui a beaucoup de pellicules, en plusieurs langues. Vous n’avez pas de salle de projection. Vous avez une cuisine.

ROUGE: vous faites partie d’un groupe multidisciplinaire et multilingue qui ne dispose pas d’un espace propre. Vous avez l’équipement nécessaire pour des projections à l’extérieur.

JAUNE: Vous venez de relever un espace, vous n’avez pas encore accès à l’électricité, mais vous disposez d’un grand nombre de tables et chaises.

… on invite d’autres espaces/organisations ?

Crise!

Après qu’une grosse urgence environnementale arrive, les bailleurs de fonds de Guerrilla Foundation décident de tout donner à la solution de ce problème. Par conséquent, il n’y a plus de financement pour les 30 ans du carnaval.

Une assemblée est convoquée en 10 min pour décider ce qu’il faut faire

  • Le festival a-t-il lieu ou non ?
  • si oui, comment cela se fait-il ? qui/comment cela est-il communiqué à la communauté ?
  • si ce n’est pas le cas, que se passe-t-il ? qui/comment cela est-il communiqué à la communauté ? et aux bailleurs de fonds (notamment de la fondation locale) ?

Debriefing Chantier #4

→ On coopère plus ou moins quand on n’a pas de financement ?
→ Est-ce qu’on peut coopérer aussi quand on a déjà des ressources ? Et pourquoi ?

Le world café sur un espace-type à La Chapelle

À partir d’une étude de cas (un tout nouvel espace - un immeuble de 2 étages et un jardin environnant - est disponible à La Chapelle), nous avons exploré les enjeux de l’ouverture et de la mise en accessibilité des espaces numériques et physiques. Nous avons confronté deux points de vue : celui des usagers et celui des acteurs du quartier (organisations, associations) qui gèrent ou possèdent ce nouveau lieu dans le quartier.

Pour ceullex qui gèrent ou possèdent un espace, les dimensions explorées seront les suivantes : Qui a les clés ? À qui et quand l’espace est-il accessible ? Comment gérer les resquilleurs ?
Comment décider qui peut entrer dans l’espace et l’utiliser (alignement politique) ? Dans quelle mesure impliquer une communauté plus large ?

Du point de vue de l’utilisateur, nous explorons les dimensions suivantes : quels obstacles vais-je trouver ? Qu’est-ce que je veux donner en retour (ou suis-je un resquilleur) ? Est-ce que je veux participer à la gestion et à l’entretien ? Est-ce que je veux être impliqué dans le processus de prise de décision ?

  • Présentation et introduction de l’enquête et des résultats de la journée précédente
  • Avec le modèle world café, on tourne en couple en 3 tables, chacune représentante une catégorie (habitant, utilisateur, propriétaire/gestionnaire) - la tâche est d’identifier les peurs et les défis
  • Plénière - les personnes reconnaissent les défis et essaient de trouver des outils pour aborder les problèmes (peurs) de chaque personnage
  • Travail individuel - en une seule feuille de papier, chacune déclinée en objectif, comment pourraient-ils transférer l’“oser” en pratiques possibles dans leur quotidien d’usagers, d’habitants du quartier et de propriétaires/administrateurs d’un espace ?
  • Travail plénier - lesquelles de ces pratiques peuvent être utilisées depuis maintenant à La Chapelle ?

Leçons apprises

Le jeu de rôle avait pour but celui de permettre la réflexion en se libérant des peurs que traditionnellement caractérisent le partage de l’espace.
Dans ce sens, la réalité fictive créée à l’intérieur du jeu a permis de soulever des différentes questions autour de l’utilisation des espaces. À partir de ces dernières, il y a aussi des questions civiques et politiques plus générales qui ont été discutées pendant les débats.

Le jeu, en effet, a fait Émerger et a permis de travailler sur l’une des questions qui sont à la base du projet tout entier, c’est-à-dire les motivations et les modalités de la coopération. En effet, la “crise” fictive introduite dans le jeu a montré que - même si on a gardé une possibilité de coopération entre le cercle d’organisations engagé dans l’organisation des célébrations de carnaval - le manque de ressources a porté à la volonté d’inclure des personnes de dehors, mais a aussi créé des difficultés par rapport à la possibilité d’intégrer ces personnes dans l’organisation existante.

La discussion finale, après le jeu, a montré l’importance d’avoir mis en oeuvre l’imagination, car a donné lieu à des propositions, approches et solutions nouvelles, par rapport à celles qui avaient été discuté au début du projet. Reste, cependant, le défi de la mise en pratique des idées discutées, qui reste comme patrimoine partagé de La Chapelle.

QRcode de l’émission radio - chantier 4

Bibliographie chantier #4


CHANTIER #5

Du 9 et le 11 février 2023

THÈME : Un quartier en commun

Intention du chantier #5

Le cinquième chantier a été Un quartier en commun et s’est déroulé entre le 9 et le 11 février 2023 à La Chapelle, Paris.

L’intention de ce chantier a été de valoriser les apprentissages des rencontres précédentes et de les rendre accessibles et reproduisibles en termes d’outils et infrastructures à activer à l’échelle du quartier.

On s’est donc interrogé.e.s sur les infrastructures sociales, numériques et matérielles qui peuvent encourager la collaboration locale dans le quartier de La Chapelle.

En explorant les défis et les outils pour faire communauté (chantier #1), partager des ressources (chantier #2), prendre le temps du soin (chantier #3) et faire de l’espace commun (chantier #4) on a réfléchi aux caractéristiques et aux conditions favorables à la mise en commun et à l’encouragement de la collaboration inter-organisationnelle à l’échelle du quartier.

Du fait de sa dimension, le quartier représente une échelle privilégiée pour créer des environnements de vie durable et permettre des pratiques mutualistes. Ce chantier a donc été l’occasion de réfléchir et de questionner le quartier comme un espace de mise en commun et de définir les types d’infrastructures nécessaires pour y parvenir. En prenant en compte les apprentissages des 4 chantiers précédents, et en s’inspirant des pratiques existantes de collaboration de voisinage en France et dans le monde, nous avons partagé des outils tels que la radio, les fanzines et un espace numérique, pour un voisinage qui encourage les nouvelles connexions et peut générer des structures de proximité de soins et de soutien collectifs.

On a finalement partagé le dernier chantier en deux phases : premièrement, on a revu les chantiers précédents pour redessiner un parcours de questions ouvertes et outils de mise en commun. Deuxièmement, on a partagé le savoir-faire de la radio en produisant un bref podcast “Flash-info événements La Chapelle”.

Programme chantier #5

PARTAGER

Pour comprendre les usages de l’espace dans le quartier La Chapelle, nous avons choisi d’observer une initiative singulière, le carnaval de la Plaine à Marseille.

EXPLORER

Explorer la boite à outils en créant un fanzine, une narration à plusieurs mains du processus d’apprentissage de l’école des communs de La Chapelle.

FABRIQUER

Fabrication de l’espace numérique de l’école des communs de La Chapelle.

  • Fabrique ton podcast
  • Fabrique ton fanzine
  • Préparation du site web et podcast de partage de la fabrication de fanzine

Personnes invitées - chantier #5

Cecilia Nessi est docteure en sociologie urbaine (Université de Milan Bicocca, Italie) et en sciences sociales et politiques (Université de Liège, Belgique). Elle adopte une approche transféministe et queer pour observer et re-penser les relations dans les espaces urbanisés.

Adèle Onnillon (1996) est designer graphique diplômée de l’Ensba Lyon en 2019. Elle développe une pratique éditoriale autour du magazine, de l’image de mode et du vêtement. Ses recherches prennent notamment la forme de magazines-poster où la photographie occupe le premier plan. Après avoir travaillé avec plusieurs studios de design graphique en France et à Londres, elle collabore avec des associations et institutions culturelles comme la Villa Belleville (Paris).

Angela María Osorio Méndez est chercheuse et praticienne urbaine, titulaire d’un diplôme d’architecture et d’un doctorat en études urbaines. Ses domaines de recherche sont : la rénovation urbaine, la culture, le bien-être et la migration urbaine. Dans le cadre du projet CCSC, elle a co-conçu et animé les deux laboratoires de co-création de politiques organisés en 2020. Elle a également coordonné et co-conçu la création d’une boîte à outils pour les maisons des communs à travers un processus de recherche participatif. Elle s’intéresse au développement de méthodologies qui permettent la participation politique de voix exclues de la sphère principale du débat public.

Préparation du chantier #5

Objectifs de l’atélier :

  1. Apprendre à faire une zine, un podcast, un site web
  2. Synthèse des 4 rencontres précédentes
  3. Idées pour le futur de l’école des communs à La Chapelle

On a osé nous référer aux thèmes des chantiers précédents pour dessiner l’école que nous souhaitons : par exemple, nous souhaitons une école ouverte, avec des espaces accessibles, avec des temps de soins…

Enquête - chantier #5

L’enquête a pris la forme d’un voyage à Marseille pour rencontrer le Carnaval de la Plaine. Cette rencontre a donné lieu à la production d’une émission de radio spéciale.

Questions de recherche 

Les questions qui ont orienté ce dernier chantier ont été formulées en réfléchissant au futur du quartier. On s’est intéressé.e.s aux outils qui peuvent être aisément re-appropriés par les habitants et les associations du quartier qui veulent mettre des ressources en commun. La métaphore de l’école a donc été reprise en tant que lieu d’apprentissage pour une communauté des pratiques, ouvert et horizontal. Ici les questions que nous ont inspiré :

  • Qu’est-ce que c’est pour toi une école ?
  • Pourquoi faire une école des communs ?
  • Comment imaginer l’école des communs du quartier ?
  • Comment imaginez-vous l’école des communs par rapport à la communauté ?
  • Comment imaginez-vous l’école des communs dans sa gestion des ressources ?
  • Comment l’école pourrait faciliter le partage du temps individuel et collectif ?
  • Quels espaces imaginez-vous partagés et ouverts, comment et avec qui ?
  • Comment souhaiteriez-vous que la communauté osait collectiviser une réponse à vos besoins en matière de gestion de communauté/ressources/temps/espace ?
  • Comment imaginez-vous (spatialement) l’école des communs de la chapelle ?

Méthode

Dans le but de favoriser ce type d’apprentissage collectif, on a réfléchi à comment rendre le processus des précédents chantiers partie de la mémoire du quartier. On a donc choisi trois moyens : la radio, la fanzine et le site web. Les trois journées du chantier ont été dédié à la fois à reparcourir les réflexions des 4 chantiers précédents, et à la fois à apprendre des compétences techniques spécifiques à chaque support choisi : faire un podcast, faire une fanzine, faire une page web.

On a voulu produire la zine comme petit cahier ouvert à d’autres mémoires du quartier, comme par exemple le carnaval - et donc un outil à la fois plein de contenu (tel que le site web) mais aussi réplicable à bas prix, aisément et avec peu de moyens de production (papier, crayons et photocopieuse peuvent suffir). En ligne avec le chantier #4, et avec l’esprit ouvert de l’école, la dernière page a été laissée ouverte aux “osez” du quartier.

De même, la création du podcast montre les potentialités de la radio comme megaphone collectif, à remplir des contenus qui peuvent être élaborés collectivement.

Troisièmement, on a conçu cette page web à la fois comme un report des activités, mais aussi en tant qu’outil de réflexion, à partir de la conception des chantiers jusqu’aux criticités et résultats des ateliers. On imagine que ça puisse être d’appui à qui veut faire de la gouvernance en comment, ici ou ailleurs, pour apprendre à partir de ce qu’on a déjà appris.

Cas d’étude - chantier #5

Le Carnaval du quartier La Chapelle a été un objet récurrent de réflexion et une source d’inspiration pour l’école des communs. Nous le considérions comme une forme de coordination des acteurs engagés dans le quartier. Cette coordination est singulière de par sa forme, mais aussi parce qu’elle ne se reconnaît pas comme telle. Nous avons choisi de confronter cette expérience à celle de Marseille afin de nourrir cet espace informel.

Qu’est-ce qu’on a retenu pour le chantier et pour La Chapelle?

Le résultat de cette visite sont accessibles depuis l’émission de radio : https://www.raptz.com/roadshow/2023-02-09-paris-18-ecole-des-communs-chantier-5-un-quartier-en-commun

Résultats du chantier #5

Outil

Podcast: la radio est un outil utile pour tisser des liens, à la fois dans les moments de création - parmi les voix de la radio, mais aussi pour celleux qui écoutent. Le choix de proposer un “Flash info événements La Chapelle” montre que la radio peut fonctionner aussi pour assembler un calendrier partagé, outil en discussion dans le chantier 4 - faire de l’espace en commun.

Zine: pas besoin d’être écrivain.e.s ou nativ.e.s pour raconter un processus - celui de l’école des communs - par écrit. La zine nous a servi de contenant pour raconter, encore une fois, à travers des images, des dessins, des mots déjà imprimés et des mots nouveaux, où l’assemblage a été collectif.

Web: Internet reste une des sources importantes pour partager les infos, les apprentissages, et pour garder trace des différents supports utilisés. Ce site en est la preuve.

Leçons apprises

Le temps est une ressource qui a joué un rôle important dans la définition des objectifs de ce chantier, avec le choix de garder chaque atélier ouvert par tout le monde. En sachant que toute l’école a été traversée par des personnes différentes, à des moments différents, on n’aurait pas pu faire un recap compréhensible sans y dédier beaucoup de temps. On a donc privilégié le partage des compétences techniques à fin de donner des outils, pendant que les contenus (issus des chantiers précédents) ont été donnés par défaut comme contenu (du site web et de la zine en particulier). Cela a marché particulièrement bien lors de la fabrication de la zine puisque parmi les personnes participantes, on a eu au moins une personne présente à chaque chantier. On a donc proposé de travailler sur le chapitre de la zine correspondante, ce qui a permis de repenser aussi aux contenus à partir des discussions eu précédemment.

QRcode de l’émission radio - chantier #5

Bibliographie